Soyons réalistes, défendons les possibles!
Feuille de route pour la session d’examen d’hiver 2022, à l’UNIL et ailleurs…
La société pandémique est devenue notre quotidien et les surprises d’hier ne le sont plus tout à fait aujourd’hui. La météo covidienne nous joue à nouveau des tours et pourrait nous gâcher nos pique-niques d’anniversaire… ou nos études. L’action syndicale s’ajoute aux gestes-barrières essentiels pour mener une politique quotidienne de défense de nos droits.
L’Université de Neuchâtel vient d’annoncer que, chez elleux, les examens de cet hiver auront presque exclusivement lieu en ligne. Ici, à l’UNIL, à part quelques nuages, le temps semble resté stable mais il y a de la tension dans l’air. Bref, nous ne savons pas exactement à quelle mesure nous allons être examiné·e·s. Comme à la Haute école de travail social (HETSL) et ailleurs, on nous promet du droit d’exception (un peu), du rattrapage inédit (dans la mesure du possible), des aménagements spéciaux (mais pas trop) : fort bien ! Mais les belles annonces sans effet n’entraînent que du stress supplémentaire. Nous attendons des mesures claires !

Pour notre part, nous défendons le présentiel dans les limites du sanitairement possible, que ce soit pour l’enseignement ou, en l’occurrence, pour les sessions d’examens. Nous avons tiré la conclusion de l’expérience pandémique que le tout-distanciel représente une dégradation des conditions d’enseignement, que ce soit pour les enseignant·e·s ou les étudiant·e·s. De plus, nous rappelons qu’une session virtualisée est inégalitaire car les conditions d’examen ou d’étude sont dépendante du matériel informatique à disposition et de l’espace domestique propre à chacun·e. Si le présentiel devenait malgré tout impossible, nous tenons à rappeler que la mise à disposition de matériel et de locaux demeure indispensable. Enfin, le distanciel est fondé sur (rendu possible par) une conception du savoir qui ne nous convient pas : la tentation du questionnaire à choix multiple mais également la fameuse « mise à disposition des matériaux de cours » qui amène à l’ingurgitation du savoir, régurgité immédiatement sur support informatique.
Sans vouloir faire l’apologie des solutions techniques pseudo-miraculeuses, nous tenons à dire que nous soutenons la nouvelle section étudiante du SSP (longue vie à elles et eux !) sur la question des masques FFP2. La mise à disposition gratuite de masques FFP2 (ou, déjà, de masques tout court !) est une mesure simple à mettre en place qui peut permettre de diminuer les risques et de tenir le présentiel. La gratuité prolongée et étendue de tous les éléments liés à une gestion collective efficace de la pandémie (masques, tests, vaccins, etc.) reste au cœur de ce que nous défendons : un véritable service public de la santé.
Pour terminer, nous exigeons la sauvegarde et l’extension de nos droits d’étudiant·e·s : à situation exceptionnelle, droits exceptionnels. Concernant la sauvegarde de nos droits, comme le droit à la maladie, au rattrapage et le prolongement des aides financières ne sont pas négociables. Et l’extension de nos droits, sacrebleu ! Nous revendiquons la réinstauration des mesures prises lors de la première vague (aménagement/extension du cursus, sessions d’examens exceptionnelles, 3e tentative, entre autres).
Dans l’immédiat, il nous semble tout à fait envisageable de mettre en place une session d’examen extraordinaire, avant la reprise de fin février (ou lors de la première semaine du semestre de printemps), pour les étudiant·e·s malades ou celleux que la situation aurait empêché·e·s de présenter une/des épreuve/s. On pourrait imaginer tout un panel d’autres solutions, ô combien plus radicales, qui nous permettrait de garantir la « sécurité » : Investissement ou création de nouveaux espaces d’études afin de diminuer l’entassement des étudiant·e·s (entassement systématique qu’importe la météo sanitaire par ailleurs) ou encore, osons l’imaginer, la suppression pure et simple de la modalité « examen » dans les universités et promotion d’un savoir émancipé du chantage à l’emploi.
Par temps clair ou dans la brume, d’autres horizons sont possibles, défendons-les, mobilisons-nous !