PLATEFORMES D’E-LEARNING
QUAND L’OUTIL DE PARTAGE DEVIENT MOTIF DE SANCTION
Evaluer les comportements en ligne des étudiant·e·s plutôt que leurs connaissances? C’est aujourd’hui pratiqué par des institutions de formation vaudoises.
L’utilisation de plateformes en ligne de partage de contenus de cours est désormais incontournable dans l’enseignement supérieur, mais aussi au gymnase. Il n’existe plus de cours sans «Moodle» et autres «Teams». Accessibilité, partage, collaboration: le beau mythe a son revers de médaille.
Ce type de plateformes a la particularité de permettre à qui en a la gestion de pouvoir accéder à une masse énorme d’informations personnelles: heures de connexion des étudiant·e·s, nombre de visites effectuées sur la plateforme, vision de quel contenu a été téléchargé ou non depuis le compte individuel de l’étudiant·e, etc. L’accès à ces informations est à peine cadré et pose des problèmes politiques, pédagogiques et d’égalité.
Nous avons connaissance de situations où le journal des visites sur ce type de plateforme a été utilisé par l’institution de formation aux fins de motiver l’échec à un examen. Le nombre «insuffisant» de visites ou le non-téléchargement de contenus depuis le compte de l’étudiant·e concerné·e servait à «établir» le «défaut» d’implication de l’étudiant·e.

Ces informations numériques ne donnent pas une vision du travail réel des étudiant·e·s: on ne peut pas les laisser guider une évaluation subjective ou être motif d’échec. Et leur accessibilité est hautement problématique!
Ces plateformes sont de fait aussi des outils de surveillance et de sanction complètement arbitraire. Il faut limiter sans délai, pour les enseignant·e·s et les institutions de formation, l’accès aux données que ces plateformes compilent.
Le syndicat SUD Etudiant·e·s et Précaires a donc écrit à la Conseillère d’Etat Cesla Amarelle, en charge du Département de la formation, pour faire stopper ces dérives (cf. ci-dessous). Nous avons également saisi la Préposée cantonale à la protection des données.
S’il y a lieu d’évaluer les étudiant·e·s, il s’agit de le faire sur leur travail, et pas à partir d’hypothèses bancales basées sur les traces numériques qu’ont laissées les connexions depuis un compte individuel d’étudiant·e.
Télécharger ici notre courrier à la Conseillère d’Etat Cesla Amarelle