Noël sous surveillance: la FMEL installe des caméras dans les cuisines et salons de maisons étudiantes
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Le syndicat SUD Etudiant-e-s et Précaires a récemment dénoncé toute une série de dysfonctionnements au sein de la Fondation Maison pour Etudiants Lausanne (FMEL) : contrôles abusifs des chambres, restrictions quant à la possibilité de disposer de son appartement comme un-e locataire normal-e, accumulation de règles disciplinaires et de sanctions financières ou administratives, locataires malmené-e-s par les intendant-e-s ou le personnel, intrusion répétée dans la sphère privée.
A la suite de nombreux témoignages, il s’avère que la situation est encore plus grave que ce que nous pensions.
Dans les deux bâtiments de la maison dite de « Rhodanie », la Direction de la FMEL a procédé à l’installation de deux caméras de surveillance par étage. Chaque « étage » héberge 24 étudiant-e-s et dispose d’une cuisine et d’un séjour communs. Une caméra a été placée dans un des angles de la cuisine. Une autre, au plafond du couloir avec un champ de vision s’étendant au séjour et aux couloirs où se trouvent les portes d’entrée des chambres individuelles. La Direction de la FMEL a en outre ponctuellement eu recours à des services de sécurité privés pour surveiller et contrôler les habitant-e-s dans leurs espaces communs.
L’installation de caméras de surveillance est profondément irrespectueuse, dégradante pour les locataires et révoltante. Nous considérons que c’est une mesure intrusive qui porte atteinte aux droits fondamentaux des personnes qui résident dans les maisons de la FMEL ainsi qu’à leur droit au respect de leur intimité et de leur personnalité.
Nous avons écrit au Conseil de Fondation de la FMEL afin d’exiger le retrait immédiat de toutes les caméras de surveillance dans les zones d’habitation. Par ces différentes mesures et sanctions listées ci-dessus, la Fondation infantilise les résident-e-s sous prétexte qu’ils et elles sont jeunes et « d’horizons différents » (dixit la Présidente, Mme Chantal Ostorero, dans l’hebdomadaire Lausanne Cités). Ce paternalisme assumé, accompagné de sanctions dégradantes, est inadmissible. Une telle situation ne peut perdurer.
Le syndicat SUD Étudiant-e-s et Précaires a également saisi la Préposée vaudoise à la protection des données afin de faire respecter les droits à la protection de la sphère privée et de la personnalité des locataires.
De surcroît, à la lumière des témoignages que nous avons reçus, les menaces d’expulsions semblent être monnaie courante. Nous entrons actuellement en période hivernale et les sessions d’examens vont commencer. Le stress et l’angoisse qui résultent des menaces d’expulsion mettent les locataires dans une situation difficile pour la poursuite normale de leurs études et de leur vie à Lausanne. Nous avons exigé de la FMEL l’instauration d’une trêve des expulsions durant cette période.
Lausanne, le 22 décembre 2014
SUD Étudiant-e-s et Précaires