Même si le pouvoir s’affiche. Nous ne nous tairons pas. (Mis à jour)
Mise à jour, Mercredi 8 octobre 2014, 11h00:
Ce matin, l’UNIL par la voie de son service de sécurité a à nouveau procédé à la censure des affiches syndicales que nous avons posés. Ils ont exigé que nous les enlevions et ont dénié avoir agi de la sorte le mardi 7 octobre 2014.
Les faits sont allés encore plus loin, puisque l’UNIL a fait intervenir la gendarmerie, afin de réaliser un constat et potentiellement déposer plainte.
Alors que SECURITAS prenait des photographies de nos affiches, les services de l’UNIL ont décidé d’enlever toutes les affiches (pas seulement les nôtres) posées sur les affichages autorisés dans un des bâtiments principaux de l’Université, l’Anthropôle.
Ces atteintes à la liberté d’expression doivent être combattues. Toutes et tous à l’UNIL sont concerné-e-s.
Même si le pouvoir s’affiche, nous ne nous tairons pas!
Ailleurs aussi : À Genève, vendredi dernier, un rassemblement étudiant contre la hausse des taxes d’études à l’IHEID. La police anti-émeute est intervenue, a procédé à des contrôle d’identité et a confisqué tracts et banderoles. Visiblement pour intimider le mouvement étudiant qui lutte contre le passage des taxes de 3000 CHF à 5000 CHF, et pour les étudiant-e-s étrangers/ères, de 5000 CHF à 8000 CHF.
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Il y a tout juste un an, nous posions la question suivante: «UNIL: une direction qui fiche, contrôle, menace et sanctionne ?». Aujourd’hui, nous pouvons dire qui contrôle, menace et sanctionne, à nouveau.
Hier, le 7 octobre 2014, alors que l’UNIL recevait Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, pour une conférence sur la démocratie et la transparence, les services de sécurité ont à nouveau retiré toutes les affiches de SUD Étudiant-e-s et Précaires, présentes sur le campus universitaire. Elles ont été enlevées aussi bien des murs et panneaux d’affichage libre, qu’au sein même de la CAP (Cafétéria Autogérée Permanente), un local qui appartient aux étudiant-e-s.
En toute transparence, notre syndicat avait démarré, hier, une campagne sur les formes dégradées d’emploi que sont les stages. Nous dénonçons, notamment, l’engagement par l’UNIL de stagiaires post-master à Fr. 4.50.- de l’heure et nous exigeons la revalorisation de ces salaires.
SUD est un syndicat reconnu par l’employeur public vaudois. La liberté syndicale c’est, d’ailleurs, le droit de construire des syndicats et d’agir. Or pour agir, il faut atteindre et informer les travailleurs/euses sur leurs droits et sur les revendications. C’est vrai sur les chantiers, c’est vrai aussi à l’université.
Cette attaque contre les droits d’expression, de revendication et de critique, il faut la dénoncer et la combattre. Il y a des pratiques qui sont dans la roue du Conseiller d’Etat valaisan, Oskar Freysinger. L’UNIL cherche à tout prix à faire taire une voix qui critique, questionne et revendique. Un des éléments de réponse à cette tentative est de multiplier les prises de paroles qui se confrontent au système et sont porteuses des exigences d’émancipation.
Cette opération de l’UNIL contre notre syndicat n’est pas une démarche isolée. Elle fait suite aux tentatives d’intimidation du mois de juin 2014. En effet, avant l’été, notre syndicat a été convoqué à une séance par le chef de la sécurité ainsi que par une juriste de l’UNIL. Durant cette réunion aux allures policières, les représentants de l’université ont menacé à plusieurs reprises notre organisation de poursuites judiciaires et ont cherché par divers moyens à nous intimider.
A cette occasion, nous avons été informé-e-s que la Direction veut adopter prochainement une directive lui permettant de poursuivre pénalement et de réclamer des frais de nettoyage pour tout affichage hors des zones assignées par elle : un droit d’expression bien mincelet. Ce ne sont pas seulement les affichages qui sont visés, naturellement : c’est une politique qui est mise en acte pour contrôler et réprimer tout mouvement social et syndical, quel-le-s qu’en soit les acteurs/rices, étudiant-e-s ou salarié-e-s.
Ces menaces s’ajoutent à tout l’appareil de surveillance et de sécurité qui se développe et que nous avions dénoncé en octobre 2013 : l’utilisation de plus en plus massive de caméras de surveillance, à la BCU, sur et dans les bâtiments, les puces RFID obligatoires pour garer sa voiture, le timbrage hebdomadaire pour accéder aux bureaux, ou encore la Campus Card. Nous reviendrons sur tout cela prochainement.
L’exercice de la parole dans l’UNIL n’est pas la prérogative des instances officielles du partenariat social et des producteurs mandarineurs du discours autorisé. L’expression est un droit, l’action et l’engagement aussi. Il faut donc les exercer à l’infini. C’est une mesure de salubrité publique dans ces temps où la conformité, donc l’absence absolue de dissidence, est la base sur laquelle se diffusent le silence et la censure, le bâton et la puce. Chacun-e sait qui veut dans cette institution une démocratie censitaire. Il reste à dire qui sont celles et ceux qui revendiquent une démocratie populaire, plébéienne, communarde, sectionnaire, basiste, irréductible, insolente, et tout ce que l’on dira, au gré des événements.