L’Etat laisse l’Office des bourses sans personnel en suffisance: notre syndicat envoie des militant-e-s pour aider !
Mardi passé, le 6 décembre 2016, la majorité du Grand Conseil refusait une proposition d’amendement au budget 2017 pour une augmentation de la dotation en personnel de l’Office cantonal des bourses d’études qui en manque cruellement. Un nouvel amendement sera déposé aujourd’hui.
Le Conseil d’Etat, par la voix de Mme Anne-Catherine Lyon, la Conseillère d’Etat en charge du dossier, a appelé lors de cette séance à refuser cet amendement en prétextant que les mesures urgentes qu’il a prises à la suite de l’action de la Coalition bourses étaient suffisantes. Même pour le futur.
Arrêtez de nous raconter des salades ! Le Canton de Vaud est un des cantons les moins bien dotés en personnel pour répondre aux demandes de bourses. Avec environ 1’500 dossiers par employé-e, il fait pâle figure en comparaison avec Zürich et Genève, qui eux tournent avec environ 600 dossiers par salarié-e. Il manque donc environ 10 équivalents plein-temps (EPT) pour s’aligner sur les cantons comparables ! D’autant plus que la nouvelle loi vaudoise est particulièrement complexe et implique des opérations nouvelles également avec d’autres services de l’Etat. Tout cela était anticipé par le Conseil d’Etat déjà il y a 3 ans, mais aucune action n’a été entreprise.
La sacro-sainte règle budgétaire et les « deals » réalisés au sujet du budget entre les principales forces politiques de ce canton ne sauraient être touchés, même si tout le monde reconnaît la gravité du problème. Voilà ce que l’on répond aux étudiant-e-s et apprenti-e-s. « Le budget, encore le budget et toujours le budget » comme le proclamait un député lors de cette dite séance, qui visiblement se faisait le porte-voix de l’ensemble des forces représentées au gouvernement.
C’est pourquoi, depuis ce matin 8h30, une dizaine de militant-e-s du syndicat SUD Étudiant-e-s et Précaires se sont rendu-e-s à l’Office des bourses, rue Cité-Devant 14 à Lausanne, avec café et croissants, afin de proposer leurs bons offices, sans jeu de mot, puisque l’Etat ne sait se doter du personnel nécessaire pour le faire et que les retards s’accumulent. En d’autres mots, nous sommes présent-e-s et resterons présent-e-s à l’Office jusqu’à ce que la situation puisse être résolue. Nous sommes prêt-e-s à travailler bénévolement et sommes sûr-e-s qu’en une journée, grâce à nos efforts consentis, une grande partie des dossiers puissent être traités.
À 12h15, nous appelons les étudiant-e-s et personnes solidaires à se rassembler devant l’office pour une action intitulée : « Arrête de nous raconter des salades ! » Action avec salades, naturellement.
Si notre prestation gracieusement offerte ne bénéficiait des égards attendus de la part de l’Office et de la Conseillère d’Etat en charge du dossier, nous leur demandons de nous présenter des solutions pérennes et sérieuses pour mettre fin à cette situation inacceptable. De surcroît, nous demandons que la rencontre acceptée et annoncée par le Conseil d’Etat avec la Coalition bourses face l’objet d’une date précise dès aujourd’hui et ce avant les vacances de Noël. C’est le minimum.
Notre syndicat tiendra également jusqu’à Noël plusieurs permanences pour les boursiers/ères ayant reçu des décisions. Nous vérifions si leurs droits sont respectés, nous étudions la possibilité d’une réclamation ou d’un recours et nous les accompagnons en ce cas. Toutes les informations sur notre site : https://www.sud-ep.ch/bourses-detudes-permanences-de-defense-syndicale/.
L’histoire ayant son ironie, notre action a lieu exactement 40 ans après que nos prédécesseurs/rices ont occupé l’Office des bourses. C’était en 1976. Comme quoi les problèmes ne datent pas d’hier.