Examen contesté : les étudiant-e-s font la leçon à la HEP
Communiqué de Presse – Lausanne, le 25 février 2019
Ce lundi, le Comité de direction de la Haute école pédagogique vaudoise a annulé les échecs prononcés pour l’examen «Concevoir, mettre en œuvre, évaluer et analyser une situation d’enseignement/d’apprentissage» du 15 janvier. Reconnaissant des erreurs, la HEP a par ailleurs revu ses critères d’évaluation et a ainsi permis à une part des étudiant-e-s de voir leur échec transmué en réussite. Cet examen était contesté par les étudiant-e-s (dont une cinquantaine avait déposé des recours) avec l’appui de notre syndicat. C’est une belle victoire pour les étudiant-e-s de la HEP, qui ont su s’organiser collectivement afin de résister à l’injustice qui leur était faite.
La HEP a accepté ses torts en reconnaissant qu’il était question de manquements institutionnels. De ce fait, elle a aussi pris conscience qu’il s’agissait bien d’un problème collectif et non de manquements individuels de la part des étudiant-e-s. La HEP a satisfait aux revendications que nous posions, à savoir qu’elle a changé en réussites une part des échecs en revoyant les critères d’évaluation, et qu’elle permet dorénavant aux personnes en situation de « non-réussite » (puisqu’il n’y a plus d’échecs attribués) de se représenter en première tentative.
Toutefois, malgré ces mesures, le taux de non-réussites restant demeure anormalement élevé : le Directeur de la formation avance qu’il avoisinera quand même les 20% (contre un tiers avant le recul de l’école). De l’aveu même de l’institution, le taux d’échecs était de l’ordre des 5% les années précédentes. Les mesures prises ne sont donc pas suffisantes en l’état.
Pour le reste, nous maintenons que les frais d’avance de 400frs pour les recours contre une évaluation sont un frein à l’exercice de ce droit par les étudiant-e-s. Nous savons qu’ils/elles ont été nombreux/euses à renoncer au recours en raison de ces frais prohibitifs. Cet élément et les peurs de représailles qui nous ont été communiquées dénotent d’une atmosphère inquiétante dans cette école, peu propice à la contestation légitime. Nous interpellerons la Conseillère d’Etat en charge de la formation sur cette question.
Finalement, si ces dysfonctionnements institutionnels devaient relever de mauvaises conditions de travail pour les enseignant-e-s et assistant-e-s de la HEP, nous les invitons à prendre contact avec la fédération syndicale SUD (info@sud-vd.ch) afin de bénéficier d’une défense de leurs droits et revendications en ce sens.