Examen contesté : la HEP doit prendre ses responsabilités !
Pas de cas par cas, tout échec doit être annulé !
Ce lundi, un dépôt massif et inédit de recours a submergé la Commission de recours de la Haute école pédagogique vaudoise (HEP) afin de contester les résultats d’une évaluation qui a débouché sur un fort taux d’échec. Les étudiant-e-s affirment que l’examen «Concevoir, mettre en œuvre, évaluer et analyser une situation d’enseignement/d’apprentissage» du 15 janvier est entaché d’irrégularités de bout en bout, et plus de 50 d’entre elles et eux ont recouru contre la décision d’échec prononcée à leur encontre. Notre syndicat a appuyé cette démarche collective en saisissant la direction de l’école ainsi que la Cheffe du Département de la formation, la Conseillère d’Etat Cesla Amarelle, afin qu’elles annulent tout échec à ce test, y compris pour les étudiant-e-s concerné-e-s qui n’ont pas déposé de recours. Cet examen doit être validé pour tou-te-s les étudiant-e-s, leur parcours professionnel est en jeu.
L’Unité de recherche en charge de l’examen, qui semble dépassée par la situation, a tenté hier de diviser les étudiant-e-s en revenant sur la décision d’échec de certain-e-s d’entre elles et eux. Arguant d’une « erreur », elle a admis qu’une réévaluation des points pouvait exempter quelques étudiant-e-s d’une partie du rattrapage au test incriminé. Toutefois, cela ne modifie en rien le fait que les modalités d’évaluation de l’examen n’ont pas été données en temps et en heure et, pire, que des informations contradictoires ou erronées ont été transmises aux étudiant-e-s, y compris pendant l’examen. De plus, après celui-ci, les étudiant-e-s n’ont disposé que d’un droit réduit à la consultation de leur épreuve.
S’il est bienvenu pour les étudiant-e-s concerné-e-s que leur échec soit en partie revu, ce rétropédalage n’atténue en rien les manquements généraux de l’institution dans cette affaire. Le caractère partiel, tardif et individuel de cette correction prolonge ces manquements et indique que les instances responsables ne souhaitent ni prendre toute la mesure des dysfonctionnements, ni reconnaître que ces recours massifs constituent un conflit collectif. La HEP n’a pas su être à la hauteur et il faut qu’elle en assume les conséquences.
De même que l’examen est acquis et incontestable pour les étudiant-e-s l’ayant réussi en l’état, aucun échec ne saurait être prononcé pour un test où l’institution de formation a fauté avant, pendant et après son déroulement. Cela fait peser une insécurité et une injustice criantes sur les enseignant-e-s en formation, en les précarisant à un moment charnière de leur carrière professionnelle. L’école doit donc reculer au plus vite et valider cet examen afin de sécuriser ces parcours. Il est inadmissible que des erreurs institutionnelles prétéritent l’avenir professionnel des futur-e-s enseignant-e-s.
Nous rappelons également que la somme prohibitive de 400 frs d’avance de frais pour un recours constitue, pour les étudiant-e-s, un frein flagrant à l’exercice de leur droit à contester une décision de la HEP.