ERASMUS ne doit pas être sacrifié ni la recherche mutilée !

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L’Union Européenne a hier soir suspendu les négociations pour le prolongement du programme ERASMUS pour la période 2014-2020 et sur la participation de la Suisse aux programmes de recherche européen, notamment «Horizon 2020». Certain-e-s politicien-ne-s parlent déjà d’un moratoire de deux ans minimum, liquidant ainsi immédiatement les acquis.

Les menaces précises et attendues proférées dès le lendemain du vote sur l’initiative contre l’immigration massive sont aujourd’hui mises à exécution. Les autorités politiques sacrifient la construction intellectuelle et l’échange culturel qui ne constituent pour eux qu’un produit jetable.

Il est inacceptable que la liberté de circulation et de formation liée à ERASMUS fasse l’objet d’un recul historique. Les autorités suisses ont des responsabilités très claires dans le succès de l’UDC à cause d’une politique sociale mesquine et incapable de répondre aux exigences de protection sociale du monde du travail. Ceux/Celles-là mêmes qui trouvaient que ce pays avait trop de bacheliers/ères et qui ont systématiquement attaqué la formation et la démocratisation des études se trouvent aujourd’hui devant un problème de très grande dimension.

De nombreux/euses travailleurs/euses de la recherche sont aujourd’hui menacé-e-s par cette attaque. Il est inacceptable que l’emploi et les conditions de travail soient remis en cause.

Les étudiant-e-s et les travailleurs/euses de la recherche n’ont pas à payer les conséquences d’une initiative UDC, ni la politique à court terme et antisociale des gens qui gouvernent ce pays et qui dirigent son économie.

Face à cette attaque historique, les acteurs institutionnels ont montré leur incapacité à défendre les intérêts des étudiant-e-s et des chercheurs/euses. La solution ne se trouve pas dans une diplomatie de couloir opaque et lointaine. Nous devons exercer une pression systématique sur les autorités par une mobilisation de masse combative et unitaire afin d’empêcher que la recherche et ERASMUS ne soient sacrifiés. Nous appelons toutes les organisations concernées à se préparer dès maintenant à la mobilisation pour le maintien des acquis dans la recherche, dans la formation universitaire et dans la formation en général.

Nous demandons que les autorités suisses, et notamment le Conseil Fédéral, s’engagent de manière claire et déterminée sur les revendications suivantes :

1. Le droit à la mobilité et les possibilités d’échange culturel pour les étudiant-e-s et les chercheurs/euses doivent être intégralement garantis le temps qu’une solution institutionnelle soit stabilisée.
2. Si aucun accord n’est possible avec l’UE dans un délai court, les autorités suisses doivent engager des négociations bilatérales systématiques, pays par pays, afin de garantir au maximum les possibilités d’échange.
3. Les bourses ERASMUS des étudiant-e-s qui arrivent en Suisse ou qui en sortent doivent être intégralement garanties sous les mêmes conditions et financées, cas échéant, par les autorités helvétiques.
4. Les autorités suisses doivent garantir le volume et les conditions de travail dans la recherche et compenser, en cas de retrait européen définitif, le manque de financement en accroissant leurs propres ressources.

ERASMUS ne doit pas être sacrifié ni la recherche mutilée !