Des salaires contre le travail gratuit
Conférence le 29 avril 2022 « Quel prix pour le travail gratuit? Perspectives syndicales et féministes », à 18h à la Datcha à Lausanne, avec Annabelle Berthiaume et Morgane Kuehni
Télécharger ici en pdf L’AFFICHE et LE FLYER
Quel point commun entre les stages, les apprentissages (AFP/CFC), les études et le travail domestique? Ce sont des activités très peu ou pas rémunérées. Et pourtant, c’est du boulot…
Mais ces activités ne donnent pas accès au statut de travailleuse1 de plein droit: ni en termes de salaire, ni en termes de protection. Elles forment une zone étendue d’exploitation et de dépendance, zone qui se prolonge par toutes les formes dégradées de mise au travail: programmes de placement des personnes au chômage ou à l’aide sociale, emplois précaires sous toutes leurs formes, etc.

Entre 2016 et 2019 au Québec, une lutte a chamboulé l’histoire des mobilisations étudiantes. Orientés par une perspective résolument féministe, les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) ont développé une triple analyse:
1) La formation participe à la reproduction de la force de travail et elle en est une étape cruciale;
2) Comme travail reproductif, la formation est un secteur maintenu artificiellement en dehors de toute relation salariale usuelle;
3) Les secteurs de formation féminisés sont ceux qui sont le plus mal lotis en matière de rémunération de la formation «pratique», c’est-à-dire pendant les stages (qui s’apparentent à du travail productif à strictement parler).
Sur ces bases, une mobilisation sans précédent a émergé au Québec, pour rendre visible le travail gratuit et gagner partout sa salarisation, avec grève (féministe) des stages et des cours dans de très nombreux secteurs de formation. Une anthologie des textes de cette lutte a été éditée en 2022 (voir ci-dessous).
Pour discuter
– de travail gratuit en formation et ailleurs, ici ou au Québec,
– des pans gigantesques du marché du travail arrachés à la relation salariale
– et des fondements politiques des luttes pour nos salaires
Conférence-débat le 29 avril,
à 18h à la Datcha (Côtes de Montbenon 13, quartier du Flon à Lausanne)
Avec Annabelle Berthiaume
Militante, Professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières,
coéditrice de l’anthologie Grève des stages, grève des femmes. Anthologie
d’une lutte féministe pour un salaire étudiant (2016-2019)*
Et Morgane Kuehni
Sociologue du travail, Professeure à la Haute Ecole de travail social et de la santé Lausanne
coautrice de Travail gratuit et grèves féministes*
* Livres disponibles à l’achat sur place!
Venez nombreuses!
———- 1 – Le féminin universel est ici utilisé pour des questions de visibilité.