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Par 6 juin 2016

« Le salaire est politique » – Échange avec Bernard Friot #Tenirtête°1

Retrouvez le numéro 1 de Tenir tête en PDF par ici

Le 21 février 2015, il a participé à la « Journée neuchâteloise sur les retraites », organisée par le Collectif Neuchâtelois pour des Retraites Justes et Solidaires. Des militant-e-s de SUD-EP en ont profité pour échanger avec lui.

Bernard Friot est un économiste et sociologue français. Travaillant sur la question de la sécurité sociale, de la sociologie du salariat, l’économie politique et le syndicalisme, il est membre de l’Institut européen du salariat, et de l’association « Réseau Salariat ». Il a notamment écrit « L’Enjeu du salaire » ou plus récemment, « Émanciper le travail », tous deux sortis aux éditions La Dispute.

friot

Vous affirmez que le salaire est politique. On vous opposera que dans le cas de la formation, ce n’est pas une activité productrice en soi. En quoi votre définition du salaire rompt avec cette logique-là ?
Elle ne rompt pas avec la logique qui lie salaire et contribution à la production, mais elle définit autrement la contribution à la production. Ce n’est pas dans la nature que de dire que quelqu’un qui se forme ne contribue pas à la production : c’est le fruit des rapports sociaux.
Or, ceci a un fondement politique. Il est décidé que, par les rapports sociaux, dans telle situation on produit de la valeur économique et dans telle autre on en produit pas. Si on prend la situation « conduire des enfants à l’école » : il est convenu que des parents qui conduisent leurs enfants à l’école ne produisent pas de valeur, ne travaillent pas, alors que si c’est une salariée qui conduit leurs enfants à l’école, elle travaille. On a bien la même activité, mais qui va être reconnue par du salaire dans une situation d’emploi et pas dans une autre.
Dans le capitalisme la définition du travail est extrêmement restreinte : ne travaillent que celles et ceux qui vont sur un marché du travail se soumettre à un employeur et produire des marchandises. Une définition qui exclut du travail, c’est-à-dire de la production de valeur, toutes les situations qui sont autres. Et y inclut pourtant bien des activités inutiles ou nuisibles : industrie polluante, production de malbouffe, etc.
Toute la lutte politique consiste justement à changer cette définition du travail, et compte tenu de la présence de plus en plus importante du savoir dans la production, inclure dans le travail tous les temps de formation est absolument indispensable.

Une revendication de salaire étudiant, partie d’un salaire à vie, a-t-elle pour vous une portée émancipatrice ?
Le salaire n’a pas besoin d’un ajout, salaire « étudiant » ou salaire « je-ne-sais-quoi » : c’est la reconnaissance de la contribution à la production de valeur économique.
Ce n’est pas parce qu’ils/elles sont de futur•e•s travailleurs/euses que les étudiant•e•s ou les apprenti•e•s ont droit au salaire : c’est parce que nous militons pour un changement dans la définition du travail qui inclut dans celui-ci l’activité de formation. Pas du salaire étudiant, du salaire tout court.

À ces périodes de formations, nous pouvons ajouter l’explosion des périodes de travail atypiques, par exemple les stages, les préstages, les post-stages. En quoi la revendication d’un salaire à vie permet de rompre avec toutes ces étapes de la vie où l’on a le rituel de la soumission au salariat, à ses disciplines, à ses temps, etc. ?
Vous signalez à très juste titre toutes les situations d’infra-[travail], de tout ce travail gratuit, des prétendues prestations de service. Faire reconnaître pleinement les situations de formation professionnelle/intellectuelle et d’infra-[travail] comme réel emploi a longtemps été une activité syndicale importante, d’ailleurs : conquérir pour tou•te•s le droit à l’emploi.
En même temps, il faut disqualifier « l’emploi ». Car c’est ce qui nous met dans cette situation de dépendance, ce consensus qui dit qu’il faut accepter qu’il y ait des propriétaires lucratifs de l’outil de travail et puis que d’autres soient là, à être des demandeurs/euses d’emploi, alors qu’ils/elles sont les seul•e•s offreurs/euses de la production de valeur ! C’est eux seuls qui la produisent évidemment ! Sortir de la logique de l’« emploi », c’est entrer dans celle du salaire. C’est ce que je voudrais faire comprendre.
Quelqu’un qui est salarié•e dans mon sens doit bien être distingué•e d’un point de vue théorique de quelqu’un qui est employé•e. Quelqu’un qui a un emploi c’est quelqu’un qui est allé sur le marché du travail et qui a été embauché dans un poste qui va être payé. C’est le poste qui est payé. Cette personne n’est pas payée elle, car dans ce cas, elle ne passerait pas par le chômage. Si son salaire est un attribut de sa personne, si donc elle est définie par son salaire et non par son emploi, son poste, elle ne passerait pas par la case « chômage » [dans le sens absence de revenu du travail, NDLR].
Ce qu’il faut conquérir, c’est que le salaire un droit politique, attribut de la personne. C’est-à-dire en fait que le salaire se substitue à l’emploi comme matrice du travail. Ce droit politique serait un salaire, avec un premier niveau à l’âge des formations, et puis des progrès de qualification par des épreuves liées à l’expérience professionnelle qui permettent une carrière salariale – mais qui soit à vie.

Cette idée vient de l’identification du salaire socialisé comme la grande conquête du mouvement ouvrier dans le XXème siècle. Qu’est-ce que le salaire socialisé et en quoi il est émancipateur ?
Le salaire socialisé, c’est ce que nous faisons déjà avec la cotisation sociale qui paie les soignant•e•s, ce que nous faisons déjà avec la cotisation sociale qui paie les retraité•e•s, etc.
Or, une entreprise dépend de la reconnaissance marchande de son activité et je pense qu’il faut que cette reconnaissance reste un des moteurs de l’activité économique. Mais ce qu’il faut c’est dissocier la reconnaissance marchande de l’activité [de l’entreprise], du statut du travailleur, de la travailleuse. Cela doit devenir un attribut de la personne.
Il s’agit de généraliser un dispositif de socialisation de la valeur qui assure de la formation, au travail, à la retraite un salaire. Un salaire qui reconnaît notre contribution à la production de valeur et qui progresse au fur et à mesure des épreuves que nous passons.
Et cela suppose bien sûr que l’on mutualise toute une partie des valeurs ajoutées de chaque entreprise pour que des caisses puissent payer les salaires. C’est ce qu’a fait le régime général de la sécurité sociale, qui se met en place en 1945 en France, une caisse qui collecte une partie de la masse salariale et est gérée par les seuls salarié•e•s : il n’y a aucun paritarisme [État/patronat. NDLR].
Quand vous avez un tiers de la masse salariale qui est gérée par les seuls salariés, là on commence déjà à avoir une maîtrise du salaire par les travailleurs eux-mêmes. Et ça change toute la donne !

On peut parler d’un contre-pouvoir ?
Absolument. C’est un contre-pouvoir qui va être combattu de façon acharnée par le patronat et par ses alliés, c’est-à-dire les partis de droite et le PS. Toujours, c’est une règle de l’histoire. Nous trouverons toujours en face de nous ce conglomérat gauche-droite contre les institutions qui sont vraiment un contre-pouvoir face au Capital.

En juin prochain, on vote en Suisse sur une initiative populaire pour le revenu de base inconditionnel (RBI). On assimile souvent votre proposition de salaire à vie avec le revenu de base. Pourtant, vous vous insurgez souvent contre celui-ci. Pourquoi ?
J’ai eu un débat à l’Université de Lausanne au début de l’initiative. A l’époque le chiffre était au seuil de pauvreté, depuis, il a disparu ! Il est clair que cette initiative est une peau de banane contre les revendications syndicales. S’il faut payer un salaire de 4’000 CHF, le patronat est évidemment vent debout contre ! Mais ils sont tout à fait heureux de pouvoir filer la peau de banane des 2’500 CHF de RBI dont ils se foutent éperdument. Le RBI est une arme de guerre contre le salaire. Mais ce n’est pas que ça. C’est beaucoup plus dangereux que ça.
Il y a beaucoup de gens, de bonne foi, qui sont pour le RBI, surtout chez les jeunes. Pourquoi ? Parce que justement chez les jeunes, il y a un refus de se soumettre au chantage à l’emploi. Tout cela est très positif politiquement. Mais du coup, ils/elles bricolent. Avec des allocations de stabilité, avec du chômage pas toujours fameux, souvent soumis à condition de ressource, à condition d’améliorer son employabilité, de faire confesse devant les conseillers du système public d’emploi. Ils/elles se disent : si seulement j’avais 2’500 balles par mois et qu’on me fasse plus chier à me demander si c’est légitime. Ou si je ne dépendais pas, comme « Youtubeur », du succès de ma vidéo, que je puisse m’exonérer de tout cela avec RBI.
Moi je comprends entièrement, mais c’est une fausse piste ! Le RBI est une arme dans les mains du patronat, et nous pouvons mieux que ça.
Vous parliez des sous-statuts de stages, etc. Nous avons maintenant [en France NDLR] des statuts d’« autoentrepreneur » (faux indépendant !) qui sont promus depuis des années : pas de droits sociaux, théoriquement indépendants, mais en réalité totalement à la merci soit du marché des biens et des services, soit des donneurs d’ordre qui s’exonèrent de la fonction d’employeur.
De plus en plus de travaux passent par l’économie du savoir, les bases de données, la numérisation de l’activité économique, création, développement de logiciels ou contenu, et bien sûr l’économie « collaborative » (Uber, Air B’nB etc.).
Tous ces éléments sont devenus des atouts essentiels du Capital, qui en est le propriétaire lucratif et veut s’exonérer de la fonction d’employeur. Et son intérêt est que celles et ceux qui bossent pour eux, gratuitement ou en « indépendant », ne soient pas reconnu•e•s comme salarié•e•s, ne soient pas reconnu•e•s comme employé•e•s même.
Ils veulent des travailleurs/euses « indépendant•e•s ». Ou alors qui bossent gratuitement pour eux en permanence (tout le travail gratuit sur l’internet est absolument décisif pour les propriétaires des bases de données).
Le RBI donne faussement l’impression qu’on peut échapper au chantage à l’emploi, mais il y a d’autres façons finalement de subordonner les personnes : les laisser face aux aléas du marché des biens et des services. C’est le travail en « prestataire de service », en sous-main permanent et sans droits sociaux et sécurité – et c’est un aléa considérable.
La seule façon cohérente de s’opposer à cette logique contemporaine, ce n’est pas le RBI, mais le projet de salaire que j’ai énoncé.
Celles et ceux qui sont, de bonne foi, partisan•e•s du revenu de base : visez plus haut ! Ne restez pas avec ce projet de bricoler sur le marché des biens et services, dans l’économie collaborative, avec le filet de « sécurité » du RBI. Sortez de cette logique qui est une logique profondément capitaliste et battez-vous, avec toutes/tous celles et ceux qui dépendent du salaire, avec les fonctionnaires, avec les retraités, pour un salaire à vie !

En quoi la question du financement du RBI est essentielle ? Dans l’initiative actuelle, on assisterait à un transfert de la source de financement des premiers Fr. 2’500.- qui ne seraient plus payés par les patrons, mais par une caisse potentiellement financée par nos impôts directs ou indirects.
Beaucoup des partisans du RBI se retrouvent dans tout l’arc politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite. Beaucoup disent : « nous, on ne fait pas de politique, on propose une solution technique à la lutte contre la pauvreté, etc. ». Un paravent « vertueux » à la chose : « On fait de la morale et pas de la politique ».
Alors absolument, comme vous dites, ce sera potentiellement nous qui payons. Aujourd’hui, les employeurs paient, mais pour le RBI, on va évidemment trouver une assiette de collecte qui certes inclura les salaires, mais d’autres composantes de ponctions directes ou indirectes de la population ; ou alors la consommation de tou•te•s.
Ou alors on tiendra un discours doublement puant de vertu : une taxe « écologique » sur la consommation d’énergie, qu’on alimenterait de « solidarité »… J’entends énormément de gens de bonne foi qui raconte ces salades. Je le dis avec fermeté : c’est un discours répugnant. Il y a un moment où il faut être un peu ferme.

Vous êtes venu ici pour un débat sur les retraites. En quoi la proposition de la fusion du 1er pilier (AVS) et du 2ème pilier (capitalisation), c’est-à-dire le retour à une pleine retraite par répartition, est une revendication essentielle pour les classes populaires de ce pays ?
Elle est essentielle : aucun pays au monde ne confie à la capitalisation la moitié du financement des pensions tel que la Suisse. Aucun. Dans l’Europe occidentale, c’est 10 %. La répartition finance 90 % des pensions, en Angleterre, en France, en Allemagne, en Italie, etc.
La Suisse, parce qu’elle est un paradis fiscal, peut alimenter le financement des pensions par le rendement des placements – de façon moins vulnérable que dans les autres pays, encore que…
Ce système rend aléatoires les pensions parce que leur niveau est complètement dépendant de la valeur des actions. Le jour où on prend sa retraite, on ne sait pas du tout ! On peut être en plein krach, en plein boom, etc.
Cela dit, autant je suis pour la fusion de l’AVS et du second pilier, pour en finir avec la capitalisation, mais quelle répartition ? Celle qui est fondée sur le fait qu’à un âge politique, qui dépend d’une revendication syndicale, on a le droit au salaire-retraite (son meilleur salaire) jusqu’à sa mort. Une répartition qui finance la continuité de ton salaire, quelle que soit ta carrière antérieure. C’est ça qui est important. Ta retraite, la fin de ta vie, tu as droit à un salaire.
Ce qui est cohérent avec le début de ta vie : en formation, tu as droit à un salaire. ▪

Catégorie(s) : Tenir tête

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