Votation sur le fonds de solidarité étudiant : NON à la baisse !
Un referendum sur le montant du fonds de solidarité étudiant (FSE) se tient à l’UNIL. Faut-il le maintenir aux 580 francs actuels, ou le baisser à 500 francs ? Au syndicat SUD Étudiant-e-s et Précaires nous tenons à préciser nos positions, face aux caricatures.
Nous nous opposons fermement à la mise en scène médiatique de ce scrutin, le présentant comme le théâtre d’une « guerre des clans » entre la Fédération des Associations d’Étudiant-e-s (FAE) et nous. Pour une raison simple : nous sommes tous, en tant qu’étudiant-e-s, membres de la FAE. C’est donc bel et bien une décision que nous combattons ; à une alternative que nous visons.
Passer sous le seuil fatidique des 580 francs n’est pas si anodin : cette somme constitue le montant de la taxe semestrielle, à payer pour ne pas être amendé, ex-matriculé ou pour avoir sa bourse – le FSE est donc le dernier recours pour satisfaire cette condition fondamentale à la poursuite des études, et notamment pour les classes populaires. Nous ne votons pas seulement sur une baisse, mais sur l’annihilation du sens actuel du FSE.
« 580 francs pour moins de personnes ou 500 francs pour plus de personnes ? », assène l’exécutif de la FAE. L’objet du débat n’est pas un calcul d’épicier. Cette présentation si biaisée du vote revient à faire campagne sous ce slogan : there is no alternative. C’est à cette logique bureaucratique qu’un NON de tous les membres de la FAE que nous sommes peut mettre fin.
Donner moins pour donner à plus… jusqu’où ?
Le politique, l’office des bourses et le service social de l’UNIL peinent à répondre face à la pauvreté étudiante. Le FSE fond rapidement. Dans ce contexte, une baisse de l’aide individuelle est présenté comme une solution.
En réalité, celle-ci admet les conditions du problème, au lieu de l’affronter. En cela, elle est vouée à l’échec : à mesure que la pauvreté étudiante augmente, le montant du FSE diminuera. 500 francs demain, 200 après-demain ?
Auparavant, le budget FSE était régulièrement réadapté aux besoins des étudiant-e-s. Aujourd’hui, cette baisse traduit la volonté de la FAE de ne plus chercher à y allouer les moyens nécessaires. Souci d’indépendance, respect institutionnel ? Ces justifications administratives reviennent à se cacher derrière un formalisme faussement apolitique.
Imposer une réelle alternative
Un budget est toujours une question politique, une question de rapports de force. Si la FAE se veut notre instance représentative, elle est donc de facto plongée dans nos problèmes de précarité. Ne pas faire opposition, c’est reculer. Certes, elle n’est aucunement responsable de la précarité, et ses élus ne sont pas des assistants sociaux formés et voués à la gérer. Aussi, le contexte de la décision initiale de baisse s’explique. Mais ce n’est pas l’objet du referendum.
Dans un appel, des délégué-e-s de la FAE ayant voté la baisse se ravisent et abondent : un NON cette semaine, cette fois de tous les membres de la FAE, contribuerait à renverser la vapeur dans ce rapport de force. Face à la fausse alternative que défend l’exécutif, nous avons la possibilité d’ébranler le statu quo, et d’obtenir ainsi des réponses plus globales sur nos conditions. Y compris sur le fait qu’il ne revient pas aux associations étudiantes de gérer les manquements des autorités politiques. Des demandes et négociations en ce sens sont justement en cours avec le Conseil d’État – ce vote de milliers de personnes pèsera d’autant plus lourd. C’est le sens que nous pouvons donner à ce referendum.
La baisse du FSE ne concerne pas que les plus pauvres, elle fait partie d’un contexte qui nous touche tous. La réelle alternative est donc la suivante : accepter que, face aux logiques d’austérité, il faut dire OUI à la fatalité, ou alors poursuivre la lutte, menée depuis des années, y compris avec les instances de la FAE, pour de meilleures conditions d’études, salaires, bourses et prestations sociales – en votant NON. À nous de choisir.