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Par 29 janvier 2016

Sois stage et tais-toi

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Paru dans Revue [Petite] Enfance​, No 119, « Les stagiaires, des exploitables ou des éducables? », janvier 2016, pp. 12-16.

Dans le cadre d’une formation, le stage devient normal, il est (presque) généralisé. Il est, souvent, le passage obligé qui précède le « vrai » travail. Le mot recouvre surtout une série de situations plus ou moins similaires, plutôt de travail, plutôt pas payées. Nous aimerions inscrire ici le stage dans une logique structurelle et décrypter un bout de cette logique, parler de l’arnaque du « vrai » travail et de la réalité des faux stages.

« Stage : emprunt au latin médiéval stagium, […] en droit féodal, obligation pour un vassal de séjourner dans le château du suzerain pour le défendre […] ; stage se disait en droit canonique de la résidence d’un nouveau chanoine avant qu’il puisse jouir de sa prébende. » (Le Robert, Dictionnaire historique de la langue française).

Le mot a une lourde hérédité historique et juridique : exploitation des bras des pauvres par le suzerain, état temporaire sans revenu pour le chanoine. Qu’en est-il aujourd’hui en droit ?

En Suisse, contrairement à d’autres pays européens, il n’y a aucune disposition légale qui définit et encadre les stages, et encore moins qui protège les stagiaires. Tout emploi peut être désigné comme stage, au bon vouloir de l’employeur. Il n’y a aucune limite de durée, ni salaire minimum, ni obligation de formation. En droit, les stages sont donc des contrats de travail, mais au rabais.

Le stage non-rémunéré constitue une exception. Certains employeurs – y compris les universités – le déclarent pleinement acceptable et y ont parfois fortement recours. Or, le droit du travail définit clairement la contrepartie salariale comme élément impératif du contrat de travail. Dans ce cadre, les stages non rémunérés relèvent donc d’une forme de contrat inconnue. Les implications sont potentiellement importantes. Les employeurs ne seraient logiquement pas soumis aux dispositions légales en matière de protection de la santé, de la personnalité, de l’intégrité. En outre, ces stagiaires ne bénéficieraient pas non plus de la protection contre le harcèlement sexuel ou du temps de travail maximal autorisé par semaine.

Mais le stage gratuit n’est pas pour autant du bénévolat. Il comporte et approfondit toutes les contraintes du statut de salarié-e, notamment en terme d’obéissance à l’employeur…

Si, en droit du travail, le stage est une zone grise, l’histoire semble en revanche n’avoir pas oublié l’affaire du vassal et du chanoine. A ce titre, il nous paraît primordial d’appliquer à la réalité des stages la focale syndicale. Il devrait être question de formation, nous constatons surtout de l’exploitation. Il devrait être question d’apprendre à faire, nous constatons avant tout la situation précaire.

Nous ne disons pas que les stages sont inutiles, nous disons qu’actuellement ils sont emblématiques d’une logique de précarisation et de sous-salarisation des parcours professionnels.

Pour un nombre croissant de formations, des stages, de plus en plus lourds, sont exigés. Cette multiplication doit nous interroger car le stage, avant d’être un élément de formation est d’abord, dans les faits, du travail que l’on doit fournir, de la subordination que l’on doit accepter, de la discipline à laquelle il faut se plier. Le/La stagiaire est d’abord un-e travailleur/euse. C’est quelqu’un-e qui, dans un lieu de travail, est par définition dans une situation fragile. Il/elle est de passage, il/elle a moins de droits, moins de moyens de défense, moins de reconnaissance que les autres. Cette infériorité de situation et de statut est sanctionnée par la sous-salarisation, voire par la pure et simple absence de salaire.

Le grand prétexte de la formation pratique sert à nous signifier que pour être pleinement productifs/ives, pour un jour faire du « vrai » travail, nous devons d’abord accepter d’être sous-salarié-e-s. C’est là une immense entreprise de tartuferie, et ce pour deux raisons. Premièrement, jamais la sous-salarisation n’a pu bénéficier d’aucune façon aux travailleurs/euses, qu’ils et elles soient en formation ou non, mais bien toujours à qui ne paie pas (assez). Secondement, le moment où le/la stagiaire devient productif, où il/elle travaille vraiment, intervient toujours bien avant la fin du stage. Dans les emplois de type stage, on trouve bien plus de vrai-e-s travailleurs/euses et de fausses formations que l’inverse. Il s’agirait d’en prendre la mesure.

Nous ne disons pas que les stages ne bénéficient pas aux stagiaires, nous disons qu’ils bénéficient, dans l’état actuel des choses, avant tout aux patrons.

Les stages contiennent une dimension de mise en application des connaissances, de formation aux réalités et aux contraintes du travail ordinaire. Les coûts de cette préparation ont pu être, historiquement, pris en charge par les employeurs. Le salaire et sa progression intégraient que l’acquisition d’expérience et l’habituation aux conditions de travail ordinaires prenaient un certain temps. Aujourd’hui, ces coûts sont reportés sur les travailleurs/euses (en formation) notamment par le biais des stages. Il faut donner de son temps, de sa personne sans que ce mouvement s’accompagne de son corollaire logique, la rétribution juste. Prendre sans rétribuer, ou en rétribuant mal, nous appelons ça de l’exploitation.

Ne nous laissons pas abuser par des prétextes selon lesquels les stagiaires remplissent des tâches auxiliaires, en renfort, en complément, des autres salarié-e-s. Ce n’est plus vrai. Ou pas seulement. À peu près partout, les unités de travail avec des effectifs réduits voire insuffisants tablent sur cet apport de main d’œuvre peu chère. Celle-ci est devenue structurelle dans de nombreux secteurs, publics comme privés. Il ne s’agit plus seulement de former des gens, il s’agit d’une configuration générale de la main d’œuvre qui comprend, en son sein, une dimension toujours plus grande de travailleurs/euses malléables et contraint-e-s de se vendre à bas prix ou juste gracieusement, pour remplir leur CV.

Il faut souligner la complicité entre les centres de décision étatiques, les directions de formations et les employeurs publics ou privés pour imposer ce type de travail à un nombre croissant de jeunes en formation, socialisé-e-s ainsi à la discipline et à la subordination et mis-es au travail à des tarifs dérisoires. Sous des prétextes de formation, on étend les moments de travail précaire, fragilisé et sous-salarié, on repousse le moment du salaire et du statut convenables.

Nous ne disons pas qu’il faut supprimer la possibilité (ou l’obligation, parfois, dans certains cursus de formation) d’aller expérimenter le monde professionnel via un stage, nous disons qu’il faut en finir avec un type d’emploi flou qui permet surtout d’initier à la soumission.

Le stage n’est pas un objet précaire isolé, mais bien une figure que prend la dégradation du statut du travail salarié. Ces figures constituent un véritable archipel : du stage au contrat à durée déterminée, des engagements sur mandat aux contrats zero hour, des pré-stages aux formations post-diplôme. Ces situations configurent une importante fraction de la vie au travail comme une situation de difficulté matérielle, de précarité et de manque de droits. Ce n’est pas seulement la surexploitation qui s’impose mais aussi une pression extraordinairement forte à la conformité, à l’accomplissement de tous les rituels de soumission, à l’extrême difficulté de l’expression de toute position revendicative, critique ou dissidente.

L’organisation de la précarité a toujours marché main dans la main avec celle de la soumission. On le voit avec les chômeurs/euses qu’on astreint à des « mesures » (c’est-à-dire qu’on les force à travailler n’importe où, pour qu’ils et elles « ne perdent pas la main », mais surtout pour les avoir bien en main, et garder celle-ci posée sur ce levier de pression sur le reste de la masse salariale), avec les jeunes qu’on persuade de la nécessité de moments de sous-salarisation avant des jours meilleurs (« Avec un CV si vide, ma pauvre, vous ne trouverez rien ; faites un stage. »).

Le monde du travail a été configuré – et c’est une politique – pour que la forme « stage » devienne incontournable. Elle se répand. Mais ce qui l’accompagne, c’est le délitement des statuts, l’appauvrissement des droits, le report de la reconnaissance des qualifications. Le stage s’est transformé en laboratoire de démantèlement des protections au travail.

Pour des stages cadrés, et un travail payé !

Les stagiaires travaillent. Ils/elles le font, la plupart du temps, pleinement, après des périodes d’initiation ridiculement courtes et avec un encadrement réduit au minimum. Souvent, ils/elles prennent des responsabilités et assument des tâches nombreuses et parfois qualifiées. D’autres fois, il est vrai, le/la stagiaire se voit attribuer toutes sortes de petites besognes de service, d’activités peu qualifiées et peu intéressantes que les salarié-e-s ordinaires tentent d’éviter quand ils/elles le peuvent. Ces situations caractérisent la fourniture d’un travail productif, qui n’est pas reconnu comme tel.

La seule garantie qu’un stage réponde à des objectifs de formation réels, c’est qu’il soit réalisé au sein d’un cursus de formation et encadré par celui-ci. C’est-à-dire qu’il doit être impérativement d’une durée limitée et adapté au domaine de formation. Il doit être l’objet d’une convention tripartite entre l’étudiant-e, l’école et l’employeur, convention qui en définit le cadre, avec un cahier des charges, un responsable de formation sur le lieu de travail, un projet de formation et un rapport de fin de stage.

En dehors d’un tel cadre, les stages n’en sont pas. Ce sont des situations de travail normales : elles doivent être rémunérées à égalité de salaire et de qualification avec les autres travailleurs/euses.

Reste donc à penser la rémunération du parcours formatif, stages compris. Notre proposition s’oriente vers la rémunération généralisée des personnes en formation (sous forme de bourse, ou, mieux, de salaire). Nous sommes persuadé-e-s de la nécessité de socialiser les coûts des parcours de formation. Si par contre, par exemple durant le stage, le travail de l’apprenant-e bénéficie directement à un employeur (s’il/elle est productif/ve !), celui-ci doit impérativement participer à la rémunération du ou de la stagiaire selon les conditions citées au paragraphe précédent.

C’est un des socles décisifs sur lesquels construire une politique d’émancipation des travailleurs/euses, y compris en formation. Elle nous semble essentielle pour lutter contre ce que les stages, et ce qu’ils représentent aujourd’hui, portent comme potentiel dévastateur. Une telle politique ne viendra pas des gouvernements.

Catégorie(s) : Prises de position

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