Revendiquons ensemble!
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- L’éducation doit être un service public au service du bien commun. Nous revendiquons la gratuité complète de l’éducation, de l’école enfantine jusqu’aux études supérieures.
- Nous voulons vivre et étudier sans galère. Nous refusons la mise au travail généralisée des étudiant-e-s et nous luttons pour l’accès à l’autonomie et l’indépendance des étudiant-e-s. Le développement de l’endettement étudiant et du travail précaire doit être stoppé. Nous revendiquons l’instauration d’un salaire étudiant de min. CHF 2000.- par mois pour toutes et tous les étudiant-e-s qui se déclarent indépendant-e-s de leurs parents.
- Un archipel de précarité. Du stage au contrat à durée déterminée, des engagements sur mandat aux contrats «zero hour», des pré-stages aux formations post-diplôme: ces situations configurent une importante fraction de la vie au travail. Nous revendiquons que tous les emplois soient rémunérés selon le principe «A travail égal, salaire égal». Nous exigeons la reconnaissance complète des qualifications et l’égalité de droits et de statut avec les autres travailleurs/euses.
- Salaire de 22.-/h + 13ème : c’est un minimum. En empploi, on a le droit à un salaire qui permette de vivre. Vivre ce n’est pas simplement satisfaire des besoins de base, subsister, survivre, supporter chaque jour une existence précaire. Nous revendiquons l’instauration d’un salaire horaire minimum de 22.-/h + 13ème dans tous les emplois, y compris étudiants.
- Les étudiant-e-s sont des personnes comme les autres. Au seul titre que nous sommes étudiant-e-s, de nombreux droits nous sont retirés. Notamment, nous n’avons pas le droit à l’aide sociale, ni au chômage. Malgré que nous travaillions et étudiions, nous sommes considéré-e-s comme des personnes de seconde zone avec des accès restreints aux aides publiques. Nous revendiquons un droit complet au chômage et sans délai de carrence, après les études. Nous exigeons un accès égal à l’aide sociale, au chômage et aux aides en général pour toutes et tous les étudiant-e-s.
- Les transports publics coûtent une fortune. 4.- un billet de bus à Neuchâtel. 66 CHF un allez-retour Lausanne-Berne. Très peu voire aucune réduction étudiante. La mobilité est un besoin décisif, un impératif social et écologique. Nous revendiquons immédiatement une baisse massive des prix des transports publics avec des abonnements à prix très préférentiels pour les étudiant-e-s, dans l’optique de la conquête d’une gratuité générale de tous les réseaux de transport public.
- L’accès aux soins est un droit fondamental. Se soigner coûte très cher en Suisse. Nous avons un système de financement très inégalitaire et qui pousse les plus démuni-e-s à se soigner a minima. De nombreux/euses étudiant-e-s renoncent à se soigner correctement pour des raisons pécuniaires. C’est inacceptable. Nous revendiquons immédiatement l’accès aux subsides complets pour les étudiant-e-s, la suppression des franchises, et la mise en place de polycliniques publiques, y compris dentaires, gratuits dans toutes les grandes universités. Nous exigeons, à terme, la mise en place d’un véritable service public de la santé avec totale gratuité des soins.
- Un droit à la ville et au logement à conquérir. Impossible à trouver, des prix extrêmement et artificiellement élevés, des chambres minuscules, parfois se résigner à faire du camping… Se loger est une véritable galère pour les étudiant-e-s. Dans ce pays, les politiques publiques du logement sont minimalistes. Il n’y a pas de réelles restrictions/sanctions pour les propriétaires abuseurs. Nous revendiquons immédiatement la construction massive de logements publics, subventionnés pour les étudiant-e-s, avec des loyers fixés en fonction du revenu réel. Nous exigeons un contrôle public des loyers, la mise en place d’aides au logement, un soutien financier aux coopératives, aux expériences d’autogestion et d’autoconstruction de logements.
- Nous ne voulons pas de l’université-entreprise. Nous revendiquons un enseignement libre, critique et émancipteur. Nous refusons la parcellisation, la surspécialisation des diplômes, la fermeture de filières dites non-rentables, et la subordination de l’enseignement à des fins utilitaristes. Nous refusons la concentration du pouvoir dans les mains d’une direction toute puissante et formée pour partie de représentants de l’économie privée. Nous nous battons pour le développement de formes de coopération libre, des pratiques démocratiques, dans une perspective de transformation autogestionnaire de l’université.
- Nous refusons toutes les formes de privatisation de l’enseignement supérieur. Nous revendiquons le maintien de l’enseignement supérieur dans un pôle public avec un financement suffisant, un taux d’encadrement élevé et des statuts stables pour les assistant-e-s et les enseignant-e-s. Nous exigeons que les savoirs d’utilité sociale, d’intérêt général, soient mis à disposition librement et gratuitement. Nous refusons le financement privé des institutions et la subordination de la recherche aux intérêts marchands et «court-termistes» de l’économie privée.
- Le système scolaire suisse se fonde à tous les niveaux sur une selection féroce et une inégalité importante de l’accès aux savoirs et aux études. Nous revendiquons l’accès libre à l’école pour toutes et tous jusqu’à l’âge de 18 ans. Nous luttons pour la démocratisation de l’enseignement supérieur. Nous exigeons la mise en place de passerelles sécurisées, nombreuses, avec des moyens pour les parcourir, vers l’enseignement supérieur pour toutes et tous les jeunes. Nous exigeons la suppression de l’«échec définitif».
- Parler enfin du harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur, et lutter contre. Car il y en a. Aucune disposition légale ou réglementaire spécifique au milieu universitaire n’existe. Faire reconnaître un harcèlement sexuel est extrêmement difficile voire impossible. Nous avons affaire à une véritable omerta sur ce sujet. Il est urgent d’en faire une problèmatique centrale. Nous revendiquons la mise en place de lois et de règlements qui sanctionnent dans les établissements le harcèlement sexuel tel que défini par la Loi sur l’Egalité, en remplaçant «lieu de travail» par «lieu d’études». Nous exigeons la mise en place d’organes accessibles et indépendants d’enquête et de sanction contre le harcèlement sexuel dans tous les établissements de l’enseignement supérieur et nous exigeons que les directions mènent des campagnes régulières d’information sur ce sujet, tel que le prescrit le Bureau Fédéral de l’Egalité.
- La conquête de l’égalité. Nous revendiquons l’égalité salariale entre les hommes et les femmes dans tous les emplois, y compris étudiants. Nous luttons contre toute forme de discrimination liée au sexe, à l’identité et à l’orientation sexuelles dans les établissements supérieurs. Nous exigeons la possibilité de moduler, d’arrêter et de reprendre librement les études sans être prétéritée en cas de maternité. Nous revendiquons un accès gratuit à toutes les méthodes de contraceptions et à l’avortement. Nous exigeons la mise en place de garderies accessibles gratuitement pour les étudiant-e-s dans toutes les universités.
- Les étudiant-e-s étrangers/ères: un laboratoire de réduction des droits. Les étudiant-e-s étrangers/ères vivent avec un statut très précaire. Ils/elles ont un permis de séjour limité et sont toujours susceptibles d’être expulsé-e-s. Ils/elles n’ont le droit de travailler que 15h par semaine et doivent quitter la Suisse après leurs études. Ils/elles sont la cible principale des politiques de précarisation et servent de levier pour leur généralisation à toutes et tous les étudiant-e-s. Nous revendiquons l’égalité de statut et de condition entre les étudiant-e-s étrangers/ères de toute origine et les étudiant-e-s indigènes. Nous refusons toute hausse des taxes d’études ou mise en place de contingents selon l’origine. Nous exigeons que des permis de séjour de longue durée soient délivrés, avec le droit de travailler librement et de rester après les études.
- Rendre conforme et réduire au silence : voilà la politique de nombreuses directions d’université. La tentative (avortée par la lutte) de la direction de l’UNIL de réprimer, avec l’aide de securitas, toute expression libre pour les étudiant-e-s et les salarié-e-s, nous le montre. Il y a une véritable politique de surveillance et de répression qui se développe dans les universités. Nous revendiquons le droit intégral d’expression, de critique, d’action et d’organisation dans les établissements. Nous exigeons la supression des services de sécurité, des caméras de surveillance, des puces, et autres formes de surveillance dans ceux-ci. Nous nous battons contre toute forme de répression contre des organisations et des mouvements étudiants ainsi que pour le droit de créer des associations et des syndicats librement.