Ni à Neuchâtel, ni ailleurs : NON à la hausse des taxes d’études !
Le Conseil d’État neuchâtelois veut augmenter les taxes d’études pour les étudiant·es de l’Université de Neuchâtel. Le syndicat SUD Étudiant·es et Précaires (SUD-EP) se joint à la Fédération des Étudiant·es Neuchâtelois·ses, aux associations étudiantes, à la gauche neuchâteloise mais aussi au rectorat de l’université pour refuser cette hausse. Nous insistons toutefois sur la nécessité d’une analyse de fond et la construction d’une lutte générale en vue de combattre cette attaque. La méprisante volonté de cette augmentation n’est qu’une des émanations de la vaste tendance qui rend l’accès aux études plus difficile pour qui n’en a pas les moyens.
Pour des espaces de lutte émancipateurs
Pour la droite néolibérale qui gouverne ce pays, les universités, les écoles polytechniques et les hautes écoles servent principalement à former une main-d’œuvre nécessaire pour le patronat. Concernant la recherche fondamentale, l’option privilégiée reste la sous-traitance aux finances publiques plutôt que de la faire assumer par les entreprises. Pour nous, les universités comme lieu de travail et de formation peuvent être des lieux de contestation et de pratiques d’auto-organisation. Bien qu’elles soient des hauts lieux de la reproduction sociale, nous pouvons y créer des espaces d’apprentissage qui ne se limite pas aux cours, en travaillant à dégager des éléments d’accord et de convergence pour que puissent s’exprimer nos revendications et nos volontés d’actions collectives. Nous revendiquons que chacun·e puisse y accéder, indépendamment de son statut financier ou de celui de ses parents. Le Conseil d’État propose ni plus ni moins de restreindre encore un peu plus l’accès aux études supérieures pour les pauvres et les précaires !
Contrer la lame de fond qui nous frappe
Aux conséquences catastrophiques de la crise sanitaire du COVID-19 sur nos conditions d’études et de vie, s’est ajoutée l’inflation actuelle qui touche particulièrement les classes populaires et les populations précaires. Travail gratuit imposé aux stagiaires et aux étudiant·es, conditions de travail stressantes et heures supplémentaires non payées pour les assistant·es et les doctorant·es ; Quelques éléments qui structurent notre lutte dans les études tertiaires à l’université.
Aujourd’hui, cette hausse des taxes n’en est pas à son premier avatar. En 2012, le réseau d’action étudiante (ResACTe) luttait contre le doublement des taxes dans les écoles polytechniques et des hausses dans plusieurs universités de Suisse. De 2016 à 2018, des luttes contre de telles hausses ont eu lieu dans tout le pays et ont été regroupées dans le réseau Action Éducation. Même si le Conseil d’État y renonçait aujourd’hui, ce ne serait que partie remise.
Aller plus loin : pour un salaire étudiant !
Environ ¾ des étudiant·es ont un travail rémunéré en parallèle de leurs études, rendant les parcours académiques plus sinueux, dans un environnement hostile où la durée d’études est limitée. Dans le cadre de nos formations, nous, étudiant·es à l’université par exemple, produisons des données, des objets et des analyses qui sont utilisées par l’institution pour se valoriser, y compris dans le cadre de mandats externes ; stages non-payés ; main-d’œuvre bon marché voire gratuite pour quelques professeur·es. Plus qu’un travail gratuit : nous payerions pour avoir le droit de le réaliser ?
Une hausse des taxes ne fera que renforcer les divisions de classe au sein des formations post-obligatoires. Le syndicat SUD Etudiant·es et Précaires se bat donc non seulement contre cette hausse de taxes, mais aussi pour la gratuité de tous les parcours de formation. Nous devons construire collectivement la perspective d’un salaire étudiant, permettant à chaque personne de réaliser son autonomie et lui permettre d’exister comme un travailleur en formation reconnu à sa digne valeur. Nous revendiquons également en ce sens un revalorisation salariale gigantesque des métiers d’apprenti·es et de stagiaires, quels que soient les domaines de formation. Nos destins sont lié·es, mobilisons-nous pour des conditions d’études et de vie dignes !
Nous appelons les étudiant·es de l’Université de Neuchâtel à s’organiser de manière créative et combative pour forcer le Conseil d’État à renoncer à cette attaque ignoble !
Contact :
Robin Augsburger, SUD-EP Université de Neuchâtel : 077 449 47 67
Benoit Mendez, SUD-EP Université de Lausanne : 076 345 59 54