Etudiant·e·s et précaires à la conquête du salaire
Contribution de SUD Etudiant·e·s et Précaires au tract national de Syndibasa du 1er Mai 2023
Dans le canton de Vaud comme ailleurs, nos conditions d’études, de travail et d’existence se dégradent. Cette lame de fond qui nous frappe n’est pas « normale », ni « acceptable » ; elle est le fruit des politiques d’austérité menée par la classe dominante et ses représentants politiques pour attaquer le service public au profit des plus riches.
La lutte pour la pleine et entière indexation à hauteur de 5% de nos salaires d’apprentissage, de stages, ainsi que l’indexation de nos parcelles de salaire socialisé, à savoir toutes nos prestations sociales (Bourses d’études, Indemnités AI et chômage, PC Familles, RI etc.), est toujours d’actualité. Face aux crises présentes et futures d’un système à l’agonie, cette lutte située doit se transformer en cycle de mobilisation et de lutte permanente.
Riposte des précaires !
En tant que personnes en formation, nous continuerons à nous mobiliser pour défendre nos salaires sous toutes leurs formes afin de gagner en autonomie. Or aujourd’hui, une majorité des personnes ayants droit à une ou plusieurs prestations n’en bénéficient pourtant pas, faute de connaissance, de temps ou de compétences bureaucratiques. Au même titre qu’il nous faut défendre les automatismes salariaux de la fonction publique et du secteur subventionné, il convient de revendiquer l’automaticité d’octroi des prestations sociales aux ayants droit comme une voie vers le droit au salaire. Pour mettre fin à l’humiliation des retards, des marathons administratifs etc… exigeons des prestations automatiques !
Partir de la diversité de nos situations afin de construire notre union dans la lutte
Le camp social pour lequel nous nous battons s’étend des salarié·e·s aux retraité·e·s, en passant par les travailleur·euse·s en formation et celles sans emploi. Quel que soit sa place dans la division sociale du travail (production et reproduction de la force de travail), chaque personne a droit à la juste et digne reconnaissance de son travail, à l’indépendance matérielle, à des conditions décentes d’études et de vie et à la réalisation de ses droits syndicaux et démocratiques. En tant que personnes en formation, nous occupons une place particulière l’organisation du travail, se situant à la fois dans la sphère du travail productif et reproductif, travail non rémunéré ou si peu, jamais à la hauteur de notre capacité à contribuer au produit social général. Organisons-nous sur nos lieux de formation et de travail et syndiquons-nous pour ouvrir la voie vers le salaire socialisé et l’émancipation.
Stagiaires, apprenti·e·s, étudiant·e·s, chômeur·euse·s, bénéficiaires de l’aide publique, nos situations sont diverses, mais nos besoins sont les mêmes : l’obtention d’un salaire qui nous permette de vivre libre et dignement. Dans la perspective d’une redéfinition du travail, au-delà de la distinction du travail productif/reproductif/improductif, et par la reconnaissance de la formation comme un travail contribuant au bien commun, nous défendons l’extension globale d’un salaire socialisé permettant à chacun·e de vivre décemment, car nous refusons d’être contraint·e·s de travailler dans des conditions dégradées, sous-salariées, précaires. Construisons le rapport de force qui nous permette d’imposer nos revendications car elles sont justes et légitimes. C’est une lutte pour le salaire et pour l’autonomie !